Le 29 février 2016, j’ai assisté à la conférence « Victoire historique contre Monsanto! Et après? », donnée par Mathieu Roy, Conseiller en agriculture, Équiterre, Daniel Carmantrand, Président, Planet its up to you et Paul François, Agriculteur céréalier en Charente, France.
Cette conférence soulignait principalement le fait que l’agriculteur français Paul François vient de remporter une victoire historique contre la multinationale Monsanto. Paul François a subi en 2004 une intoxication aigüe à un herbicide de cette firme. Ancient fervent d’arrosages intensifs, il réoriente graduellement sa production vers l’agriculture biologique.
Actuellement au Québec, des groupes dont Équiterre demandent aux gouvernements de restreindre l’usage de plusieurs pesticides en raison de leurs effets sur les organismes vivants. Ayant moi-même grandi entre un champ de maïs et un champ de brocoli, l’impact des pesticides sur l’environnement et notre santé m’a toujours intéressé. Devoir rentrer dans la maison et fermer toutes les fenêtres lors d’arrosage par avion était loin d’être agréable. J’avais plus l’impression de vivre au centre d’une usine à ciel ouvert qu’à la campagne idyllique.
D’abord, je crois qu’il faut spécifier que la vague de mobilisation vise majoritairement les OGM résistants aux herbicides, notamment celui constitué d’un gène de résistance au glyphosate (l’agent actif de l’herbicide Roundup), ainsi que l’utilisation sans précédent du Roundup sur les cultures. Le glyphosate est présent dans plus de 200 produits herbicides et antiparasitaires. Peu coûteux, le Roundup est l’herbicide le plus populaire au Canada. Son ingrédient actif a été déclaré, en 2014, comme cancérogène probable chez l’humain, par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé.
Près de 90 % des grandes cultures céréalières aux États-Unis sont issues de ces semences OGM. Lors de cette conférence, j’ai appris que la Montérégie est une région championne pour la culture d’OGM. Les produits dérivés d’OGM qu’on peut retrouver dans notre panier d’épicerie sont le canola, le maïs et le soja. Ces ingrédients entres dans la composition de plusieurs produits transformés, tels : de la fécule ou farine de maïs produite à partir de maïs GM.
Nous en sommes à la 2ème génération d’OGM, ce qui implique que les semences sont modifiées pour être tolérantes à plusieurs sortes de pesticides et herbicides. Un cercle vicieux est déjà entamé, car l’utilisation intensive du Roundup a créé des mauvaises herbes résistantes, ce qui implique des arrosages encore plus intensifs. Ces pratiques mettent d’abord en danger les agriculteurs, la population rurale, les cours d’eau et ses amphibiens.
En effet, la majorité des rivières des régions agricoles au Québec sont contaminées avec des concentrations qui dépassent les seuils de critère de qualité de l’eau. Quel sera le coût pour dépolluer les rivières du Québec? Ceci n’est qu’un exemple des répercutions de l’utilisation masive de pesticides dans notre environnement.
Les consommateurs ont plus que jamais le pouvoir d’exercer leur influence sur l’économie. Si un produit n’est plus acheté, il ne sera plus offert. Acheter de plus en plus d’aliments issus de l’agriculture biologique (idéalement du Québec) va encourager nos producteurs à réorienter leur mode de production.
Pour plus d’information, consultez le dossier Lutte aux pesticides d’Equiterre.
Cultures OGM
Des mauvaises herbes ultrarésistantes héritées des OGM
Québec a perdu le contrôle des pesticides
Farmers to Gain Access to Monsanto’s Roundup Ready 2 Xtend(TM) Soybeans in 2016
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